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Massacres du 8 mai 1945 بحث جاهز باللغة الفرنسية حول مجازرسطيف قالمة وخراطة 08 ماي 1945
Massacres
du 8 mai 1945
Les massacres de Sétif, Guelma et
Kherrata sont des répressions sanglantes de manifestations nationalistes,
indépendantistes et anti-colonialistes qui sont survenues en mai 1945
dans le Constantinois, en Algérie
pendant la présence française.
Elles débutent le 8 mai 1945.
Pour fêter la fin des hostilités de la Seconde Guerre mondiale et la victoire des Alliés sur les forces
de l'Axe, un défilé est organisé. Les partis nationalistes algériens,
profitant de l'audience particulière donnée à cette journée, décident par des
manifestations d'abord pacifiques de rappeler leurs revendications. Mais à Sétif un
policier tire sur Saâl Bouzid, jeune scout musulman tenant un drapeau de l'Algérie et le tue, ce qui
déclenche une émeute meurtrière des manifestants, avant que l'armée
n'intervienne.
Il y a parmi les Européens 102 morts et autant de blessés. Le nombre des victimes
algériennes, difficile à établir, est encore sujet à débat, 70
ans plus tard. Les autorités françaises de l'époque fixent le nombre de
tués à 1 165. Le gouvernement algérien avance, par la suite, le nombre de 45 000 morts. Suivant les recherches récentes, le
nombre varie de 5 000 à 10 000 victimes1.
Commémorée chaque année en Algérie,
elle « a servi de référence et de répétition générale à l'insurrection
victorieuse de 1954 »2.
L'ambassadeur de France en Algérie, dans un discours officiel à Sétif en
février 2005, a décrit cet évènement comme une « tragédie
inexcusable ».
Prélude
Le contexte
La mise en œuvre des principes de la Révolution nationale et des lois du régime
de Vichy en Algérie, en particulier par Weygand,
avait concouru à y maintenir l'ordre colonial4.
Mais, avec le débarquement américain en novembre 1942, les
conditions politiques changent. L'entrée en guerre de l'Afrique du nord aux
côtés des Alliés qui se préparent se traduit par une importante
mobilisation : 168 000 Français
d'Afrique du Nord sont mobilisés, soit vingt classes. La population d'Européens
en Afrique du Nord étant à cette époque de 1 076 000 personnes5,
l'effectif sous les drapeaux en représentait donc 15,6 %, soit une personne
sur six ou sept. Il faut donc souligner la faiblesse des effectifs laissés sur
place6.
Pour la première fois est appliquée
la conscription aux musulmans qui jusqu'alors en étaient dispensés, ce qui en
conduit environ, sur quelque sept millions, 150 000 sous les drapeaux. Messali
Hadj, chef du principal mouvement nationaliste
algérien, le Parti du peuple algérien (PPA, interdit),
reste emprisonné et c'est le 1er et le 8 mai 1945
que plusieurs manifestants ont appelé à la libération de Messali Hadj7.
Ferhat
Abbas, dirigeant des Amis du manifeste et de la liberté,
demande que les musulmans qui s'apprêtent à entrer en guerre soient assurés de
ne pas rester « privés des droits et des libertés
essentielles dont jouissent les autres habitants de ce pays ».
Manifestations nationalistes
Dès l'été 1943, les services de
renseignements alliés et français constataient que l'Algérie était au bord de
l'explosion. Un rapport du Psychological Warfare Branch (PWB), portant
sur la période juillet-septembre 1943 et que relate l'historien Alfred Salinas
dans son ouvrage Les Américains en Algérie 1942-1945 (L'Harmattan, 2013,
p. 370), fait état des observations recueillies dans le Constantinois par
un informateur français qui écrit notamment : « Les
sentiments anti-alliés dominent maintenant très nettement chez les Arabes et la
proportion des agitateurs ne cesse de grandir. Le sabotage pour créer des
mécontents continue de plus belle dans les douars où aucune surveillance n'est
opérée. Le ravitaillement est toujours aussi lamentable […] il y a collusion
pour envoyer à l'Armée des êtres mal formés, des estropiés. Les éléments sains
restent chez eux. L'insoumission devient une règle. Toute cette contrée est
acquise à Ferhat Abbas et professe maintenant les idées de son chef. Elle
oppose aux décisions de l'autorité une résistance passive et quelquefois
active. Les gendarmes et les autorités sont exécrées, les Européens deviennent
des ennemis ouverts […], les vols se succèdent, le marché noir reprend une
ardeur inaccoutumée, en un mot on distingue les signes précurseurs d'un mauvais
état moral de ces populations jusque-là assez calmes ».
Réactions
Le 19 mai, à la
demande du ministre de l’Intérieur Adrien
Tixier, de Gaulle nomme le général de gendarmerie Tubert,
résistant, membre depuis 1943 du Comité central provisoire de la Ligue
des droits de l'homme (où siègent également René
Cassin, Pierre
Cot, Félix Gouin et Henri
Laugier), membre de l'Assemblée consultative provisoire, dans le
but d’enquêter sur les évènements. Mais, pendant six jours, du 19 au 25 mai, la commission fait du sur-place à Alger.
Officiellement on attendait l'un de ses membres « retenu » à Tlemcen. Dans les
faits, c'est bien Tubert qui est retenu à Alger. On ne le laisse partir pour
Sétif que le 25 mai, quand tout y était terminé. Et,
à peine arrivé à Sétif, il est rappelé à Alger le lendemain, sur ordre du
gouvernement, par le gouverneur général Chataigneau.
Si bien qu’il ne peut se rendre à Guelma.
Le nombre des victimes
Le nombre de victimes
« européennes » est à peu près admis33
et s'élève officiellement à 102 morts et 110 blessés (rapport officiel de la commission Tubert de
1945). Cette commission parle aussi de 900 musulmans
tués par les émeutiers dans le même temps.
En revanche, le chiffre du nombre de
victimes musulmanes à la suite de la répression, par les autorités publiques ou
lors de campagnes de représailles privées, est actuellement source de
nombreuses polémiques, notamment en Algérie où
la version officielle retient le nombre de 45 000 morts.
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